Elle est située quelque part en Provence, un peu perdue au milieu de la nature. En descendant du train, on sait qu’on est arrivé quand on est assailli par les senteurs si particulières de la Provence : cela peut être la garrigue et les figuiers en été ou le mimosa et les acacias plus tôt dans l’année avec toujours une pointe d’iode car la Méditerranée n’est jamais loin. 

La route n’est pas facile, c’est étroit et escarpé, parfois caillouteux. La maison est entourée de tonnelles, le bâti est simple, les murs épais gardent la fraicheur. C’est un havre dans la nature, on passe plus de temps dehors qu’à l’intérieur. Après quelques jours, les visages sont sereins et joliment dorés, les traits sont détendus, les corps plus musclés se sont affinés. 

Chacun vaque à ses occupations dans la journée, seul ou par petits groupes. Mais tous contribuent à la préparation des repas : les enfants découvrent la joie du potager et la saveur des fruits mangés sur l’arbre, les adultes retrouvent le plaisir de cuisiner.

Ainsi tous ont plaisir de se rassembler pour les belles tablées. Pas besoin d’appeler les enfants à dîner, les rires des adultes sonnent le ralliement. Les enfants sont fascinés par le liquide brillant dans leur verre mais n’auront que le droit de humer le breuvage ; dans quelques années, comme leurs parents avant eux, ils pourront déguster ce verre de rosé, parfumé et frais, persistant et en fin de bouche. Il aura pour toujours le gout des beaux jours.